En 1963, la Société d’Emulation de la Vendée publiait un article de M. Jean JOGUET, directeur-adjoint des Archives de la Vendée, sous le titre « Jean et Pierre CHARPENTIER, fondeurs de cloches en Bas-Poitou ».
Il nous apprenait qu’en 1631, deux frères, Jean et Pierre CHARPENTIER, allaient quitter Le Tablier - où ils demeuraient alors - pour Angoulins en Aunis où ils allaient fondre la cloche de l'église St Jean de Châtelaillon. En octobre 1639, on les retrouve demeurant au bourg des Sables d’Olonne.
Cette famille de fondeurs ambulants était originaire de Cussac en Limousin (actuelle Haute-Vienne) à environ 40 kilomètres à l’ouest de Limoges. Elle est la plus renommée des trois familles de fondeurs qui y ont vécu : les CHARPENTIER, à La Mazaurie, les LALAY (écrit aussi LALLE et LALET), à La Châtre, et les BOUYIER (écrit aussi BOUYER et BOYER), à Negrelat. Outre leurs alliances (une Louise CHARPENTIER, + à Cussac le 1650, avait épousé avant 1614, Christophe BOUYER + 28.7.1649 à Cussac, et leur fils, François BOUYER, + 1.9.1690, était lui aussi maître fondeur de cloches), ces familles s’associaient parfois pour la réalisation de cloches.
Des deux frères CHARPENTIER, on sait que Jean avait épousé Catherine MABLIER et qu’ils avaient eu au moins un fils, « Germain CHARPENTIER, fondeur de cloches à Saint Florent (lès-Niort), qui, le 28 juin 1662, à Fontenay Le Comte, devant Me Baudon, passe ses prolocutions de mariage avec Marie LEDOUX, demeurant en la maison noble de Fontaine », fille de Jerôme LEDOUX et de Catherine DECOURGE.
L’année précédente, en 1661, ce Germain CHARPENTIER, maître fondeur de cloches, demeurait au Tablier. Le 25 mai, il déclarait en effet devoir à Martial PEZEAU, habitant au Marchiou, paroisse de St André sur Mareuil, une somme de 96 L. dont 45 L. pour l’achat d’un cheval de poil roux, âgé de cinq ans (Bulletin de la Société des Antiquaires de l’Ouest, 1916, p. 236).
Dans cette famille CHARPENTIER, à défaut de généalogie établie, on peut citer en outre :
- - Me Paul CHARPENTIER (s CHARPANTIER), fondeur de cloches à Curzon, qui, le 20.1.1686, y est parrain de Pierre Paul JANNET.
- - Jean CHARPENTIER, fondeur de cloches, décédé avant le 28.2.1699, et qui laissait alors pour veuve, Jeanne PARADE, qui habitait la paroisse de Boubon (Cussac).
La liste des fontes de cloches des CHARPENTIER permet de suivre un peu leurs déplacements en Poitou, Limousin et Périgord au cours du 17e siècle :
1628 Pierre C. Abbaye de Brantôme (Dordogne)
1628 Pierre C. Abbaye de Brantôme (Dordogne)
1628 Pierre C. Champsac (Haute Vienne). Fonte avec Pierre LALAY
1631 Jean et Pierre C. domiciliés au Tablier (pour la fonte d’une cloche ?)
1631 Jean et Pierre C. Angoulins (église St Jean de Châtelaillon) (Charente-Maritime)
1631 Pierre C. Limoges (église St Pierre du Queyroix). Fonte avec Pierre LALAY
1636 Pierre C. Blond (Haute Vienne)
1639 Jean et Pierre C. La Chaume (Vendée) (église Saint Nicolas)
1640 Pierre C. Goulles (Corrèze). Fonte avec Pierre LALAY
1641 Pierre C. St Priest les Fougères (Dordogne). Fonte avec Pierre LALAY
1646 Pierre C St Marc à Frongier (Creuse)
1646 Pierre C. Cyprien (Creuse)
1646 Pour mémoire Une cloche est fondue à Chaillé sous les Ormeaux (Vendée), par … ?
1648 Jean et Pierre C. La Petite Boissière (Deux Sèvres)
1648 Jean C. Poitiers (église Sainte Radegonde)
1648 Jean et Pierre C. Le Temple (Deux-Sèvres)
1652 Pour mémoire Une cloche est fondue à St Florent des Bois (Vendée) par ... ?
1652 Pour mémoire Une cloche est fondue à St Florent des Bois (Vendée) par ... ?
1653 Jean et Pierre C. Le Temple (Deux-Sèvres)
1661 Germain C. domicilié au Tablier (Vendée) (pour la fonte d’une cloche ?)
1662 Germain C. Saint Florent lès Niort (Deux-Sèvres)
1663 Pierre C. Limoges (église Saint Michel des Lions)
1665 Jean C. domicilié au bourg de Boubon (Cussac) (Haute Vienne)
1665 C. non prénommé Massignac. Fonte avec BOUYER
1665 C. non prénommé Massignac. Fonte avec BOUYER
1668 C. non prénommé Beaulieu (Vendée), par un C. fondeur de St Florent (lès Niort ?)
1669 Jean C. Favars (Corrèze)
1672 Germain C. Courdault (Bouillé-Courdault, Vendée) et/ou Courlay (Deux-Sèvres) ?
1676 CHARPANTIER non prénommé Mouilleron (-en-Pareds ?) (Vendée)
1676 CHARPANTIER non prénommé Mouilleron (-en-Pareds ?) (Vendée)
1686 Paul C. domicilié à Curzon (Vendée) - pour la fonte d’une cloche ? –
1696 Germain C. Courdault (Bouillé-Courdault, Vendée)
1701 CHARPANTIER non prénommé mais signant le registre " pr lavoir fondûe ": La Chapelle Thémer (Vendée)
1701 CHARPANTIER non prénommé mais signant le registre " pr lavoir fondûe ": La Chapelle Thémer (Vendée)
1706 Germain C. Poitiers (église Notre-Dame La Grande)
1715 Pierre C. Montaigu (Vendée) (église Saint Jean Baptiste)
Lieux non datés :
Jean C. Chapelle du Puy Saint Clair (Corrèze), par Jean C., fondeur de la paroisse de Saint Exupery (- Les- Roches) (Corrèze).
C. non prénommé Montaigu (Vendée).