mercredi 30 décembre 2009

La défense de la paroisse du Tablier en 1793

   

                  En 1793,  le drapeau blanc flotte sur l’église du Tablier. La défense de la paroisse  est orchestrée par Joseph Claude Léon SAIGNARD de SAINT-PAL[1].
                 De ce gentilhomme de 42 ans, installé depuis 1783 dans le bourg même du Tablier, son voisin et adversaire, Jean Baptiste Aimé CAILLAUD, ancien sénéchal devenu avocat puis juge de paix, nous  a laissé le portrait suivant : « Cheveux et barbe châtain clair  - front dégarni - yeux roux - visage un peu allongé - nez ordinaire - bouche un peu relevée ». 

                SAINT-PAL a confié le commandement de la garde de la paroisse du Tablier à André JEANNET[2], tailleur d’habits et habitant du bourg.

                Celui-ci  a disposé les hommes en plusieurs endroits : en avant-poste du bourg, à La Roussière ; aux moulins à vent de La Gerbaudière ;  dans le chemin de la fontaine de La Barre, près du village du même nom ; dans un champ au dessus de ce même  village ; dans le champ des Justices ou encore  au bout du fief Bouin, en allant à La Barre.

                Le village de La Barre fait en effet  l’objet d’une attention particulière. C’est là qu’habite, à cette époque, André MARTINEAU, 41 ans, notaire au Tablier, devenu l’écrivain de SAINT-PAL.

                Les hommes postés pour monter la garde ont été tirés au sort dans les paroisses  voisines ; ils ne sont cependant pas venus sans rechigner même si on leur a dit que c’est pour défendre la religion. Le refus de prendre son tour de garde expose au paiement de 20 sols et SAINT-PAL n’hésite pas à envoyer ses fusillers chercher les récalcitrants qu’ils menacent d’emprisonnement.

                Ils portent une cocarde blanche – parfois en papier - au revers de laquelle certains ont ajouté deux petits morceaux de drap bleu et rouge, au cas où … Cette cocarde peut même révéler l’écriture d’André MARTINEAU !

                Pour armes, ils ont entre les mains ce que André JEANNET  ou André MARTINEAU ont  pu leur fournir : tantôt un fusil « pour tirer un coup de feu si on entendait quelque chose », tantôt une fourche de fer, voire une pique.
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Sources : - Interrogatoires des Vendéens capturés par les républicains  (Arch. Charente-Maritime)
               -  Portrait de SAINT-PAL : Arch. Vendée, L 1771.                                                    
                                                                   
                                                                                                            
[1] Cf. son ascendance, par Edmond Bocquier, dans la Revue du Bas Poitou, 1902, p176-180. Sa descendance a été donnée par Y. du Guerny, dans le " Dictionnaire Topographique … de la Vendée. Canton de La Roche-sur-Yon " p 241.
[2] Une généalogie des Jeannet a été établie par Edmond Bocquier  (Arch. Vendée, Fonds Bocquier, 59 J 67).


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