mardi 16 juin 2020

En 1851, l'ormeau de SULLY s’affaisse devant l'église du Tablier (Vendée)

N.B : Cet article remplace celui du 1er octobre 2012.   

Au cours des dix premières années du 17e siècle, sur instructions d'Henri IV et de son ministre Sully, des tilleuls ou des ormes furent plantés près des églises qu'entouraient alors les cimetières. Parfois ils encadrèrent l'édifice (comme à Chaillé-sous-les-Ormeaux du temps de l'ancienne église) et parfois ils furent placés en face de celui-ci, permettant ainsi aux habitants de la paroisse de se réunir sous les frondaisons lors de l'assemblée de la communauté tenue à l'issue de l'office dominical.

     Au Tablier, dans le cimetière qu'entourait un petit mur d'environ 1 mètre de haut comme jadis à Chaillé-sous-les-Ormeaux, s'élevait un arbre majestueux - dit " ormeau de Sully " - vis à vis de la porte principale de l'église qui en comptait deux.

     L'ombrage de cet arbre énorme était recherché par les habitants, spécialement par les enfants mais aussi par "quelques lâches chrétiens " qui, pendant la messe paroissiale, s'y abritaient au grand scandale des fidèles. En effet, " ils s'y entretenaient assez haut pour troubler la dévotion de ceux qui étaient dans l'église " et celle du prêtre, même à son autel.

     Cet orme trôna dans le cimetière jusqu'au 24 août 1851.

     Ce dimanche-là en effet, à 14 heures, après une série de signes avant-coureurs ayant débuté un mois auparavant avec le détachement de deux branches énormes, le vénérable ormeau dont les branches s'entrelaçaient à son sommet et dont certaines ayant pris racine en terre formaient ainsi quatre arbres distincts, s'affaissa en partie sur lui-même dans un bruit assourdissant entendu à plus de 500 mètres.

     On peut imaginer la frayeur des enfants qui étaient alors réunis dans l'église pour le catéchisme et qui, en sortant, découvrirent " un tronc difforme surmonté d'une troisième et dernière branche qui risquait de s'en détacher ".

     Avant ce désolant spectacle, " l'ormeau se composait de trois à quatre troncs juxtaposés, s'élevant séparément de terre puis se confondant ensemble à la cime et formant des masses aussi fortes que les troncs qui les supportaient.
     Ces masses, de croissance horizontale, en s'affaissant, ont entraîné avec elles quelques uns des troncs et les ont brisés jusqu'au niveau de la terre. " (Abbé BLAIZE, curé du Tablier, 15.05.1852).

     Pour s'imaginer un peu à quoi pouvait ressembler cet arbre, voir la photo du chêne de Sazeirat sur le blog " Marche pour les arbres " (http://blog.marchepourlesarbres.fr/post/2016/05/25/Le-ch%C3%AAne-Sully-%C3%A0-Sazeirat ) ou celle ci-après d'un arbre du Botanic Garden, à Sydney :


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