dimanche 23 mai 2010

Les courriers de l'armée de SAINT-PAL

     Un document non daté mais écrit vraisemblablement en germinal an II (mars 1794), conservé aux Archives départementales de la Vendée (L 1587), donne les noms et professions de quatre " courriers de  l'armée de SAINT-PAL " :

     - MARTINEAU, domestique de CAILLEAU
     - MARTINEAU, (journalier ?)
     - POIREAU, domestique meunier
     - RENAUD, maître meunier.

     Ces quelques renseignements ne permettent pas à eux seuls de connaître la véritable identité des personnes citées, mais, par recoupements avec d'autres sources, voici ce que l'on sait d'eux :

     -  " MARTINEAU, domestique de CAILLEAU " se prénommait André. Il était né au Tablier le 4 janvier 1774, de Jacques MARTINEAU et de Françoise AUBIN, son épouse en premières noces.
         André MARTINEAU, âgé de 20 ou 22 ans (° vers 1772-1774), fils de Jacques MARTINEAU, fut arrêté avec son père par les habitants de St Cyr. Déféré devant la Commision Militaire de Fontenay, il déclare que lorsque la " bande " de SAINT-PAL passa au Tablier, elle le força d'aller avec elle jusqu'aux Essarts ; quand, huit mois plus tard, il trouva l'occasion de la quitter, il le fit (Arch Vendée, L 1587). André MARTINEAU, du Tablier, figure sur la liste des détenus envoyés de Niort à Fontenay à partir du 5 pluviôse an II (24.1. 1794) (Arch Diocèse Mélanges II), puis  sur la liste des détenus  de la prison Branchu de Fontenay conduits à Noirmoutier (Arch Vendée : L 2834). Il fit partie d'un convoi de 303 infortunés qui, à leur arrivée, furent, le 6 floréal an II (25.4.1794), enfermés dans la maison de TINGUY (Revue du Bas Poitou, 1912, p 169 ; Arch Diocèse Mélanges II).
        Son maitre, était Jean Baptiste Aimé CAILLAUD, né vers 1724 au Tablier, fils de Jean CAILLAUD et de Marie Françoise BERIAU. Il avait épousé à Venansault, le 15 octobre 1754, Marie Charlotte de LA TOUCHE. Ancien avocat en parlement et sénéchal de la châtellenie du Tablier, il était devenu juge de paix au Tablier à la Révolution et fut chargé de la levée en masse dans son canton.

     -  " MARTINEAU, (journalier ?) " était le père d'André, cité ci-dessus. Fils d'André MARTINEAU et de Marie BUREAU, il était né au Tablier le 4 octobre 1743. Il s'était marié au Tablier, le 4 février 1767, avec Françoise AUBIN, puis à St Florent des Bois, le 27 avril 1779, avec Anne ROY.
        André MARTINEAU, 52 ans (° vers 1742), journalier au Tablier, a été arrêté par les habitants de St Cyr, " de concert avec le citoyen ROBIN, commandant le détachement " en même temps que son fils, André MARTINEAU. Il déclare à la Commission Militaire de Fontenay qu'il  " a été quinze jours avec les brigands, mais par force ", qu'il s'est trouvé à l'affaire des Essarts, à l'armée de SAINT-PAL qui fut repoussée jusqu'aux Herbiers et qu'il a quitté les brigands il y a six mois. Il est condamné à mort (Arch Vendée L 1587) puis fusillé (S.E.V. 1903, p 122) le 25 mars 1794.

        N.B : L'un des deux MARTINEAU portait comme surnom " Sourit ". Leur généalogie figure dans l'article ci-après.

     -  " POIREAU, domestique meunier " se nommait en réalité Pierre POIRAUD (alias POYRAUD). Il était le fils de Louis POIRAUD et de Marie PENISSON. Encore mineur, il s'était marié le 14 février 1781 à Champ Saint Père (Arch Vendée, vue 141), avec Jeanne GREFFARD, fille mineure de + Mathurin GREFFARD et de Marie HILLAIRET.
        Devenu meunier, il passa plusieurs actes notariés : Cheptel par Jacques MAINDRON, cultivateur à Chaillé, et Perrine RETAIL, son épouse, à Pierre POYRAUD, farinier à Chaillé (Répertoire de Me Martineau, notaire au Tablier : 27 floréal an V - 16.5.1797). Cheptel par Louis GAUDIN, cultivateur à Chaillé, à Pierre POYRAUD, farinier à Chaillé (Répertoire de Me Martineau, notaire au Tablier : 28 floréal an V - 17.5.1797). Obligation par Louis JAULAIN, de Champ St Père, à Pierre POYRAUD, farinier à Bourget de Chaillé (Répertoire de Me Martineau, notaire au Tablier : 5 messidor an V - 23.6.1797). Acquêt par Jean VIRCOSTE, propriétaire au Bois Clos de Chaillé, sur Pierre POYRAUD, farinier au moulin de St Vincent (sur Graon), et Jeanne GREFFARD (Répertoire de Me Martineau, notaire au Tablier : 14 fructidor an V - 31.8.1797). Acquêt de moulin et dépendances à Champ St Père à la charge des 2/3 de la rente de 60 francs et un chapon, moyennant 300 francs par Pierre POIRAUD (sans doute celui-ci), cultivateur à Champ St Père, sur Geneviève VRON, veuve BARITAUD, et Marie SELIN, du même lieu et de St Vincent sur Graon (Répertoire de Me Martineau, notaire au Tablier : 6 ventôse an VII - 24.2.1799).

     - " RENAUD, maître meunier " n'était autre que Louis RAYNON, né le 24 juillet 1754 à Rosnay, fils de Pierre RAINON et de Jeanne VIRCOTE. Il s'était marié avec Jeanne JAULIN le 1er février 1786 à Champ Saint Père (Arch Vendée, vue 237). Il est décédé à Chaillé sous les Ormeaux, au moulin de Bo(u)rget, le 15 septembre 1806.
     Pour en savoir plus sur ce meunier, voir sur ce blog (décembre 2009), à l'article " Moulins à eau et à vent du Tablier. Meuniers, fariniers et foulons ", le paragraphe " Moulin de Borget ".




 

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