mardi 28 septembre 2021

M. l'abbé Augustin BLAISE, (1805-1880), curé du Tablier (Vendée) de 1832 à 1880.

   

L'église et le presbytère du Tablier du temps de l'abbé BLAISE

      Pendant 48 ans et 4 mois, l'abbé Augustin BLAISE, né le 20 nivôse an XIII (10 janvier 1805) aux Sables d'Olonne, fut le curé de la paroisse du Tablier (Vendée).

      Ordonné prêtre à Luçon, le 6 mars 1830, il commença aussitôt son ministère à Saint-Jean-de-Monts comme vicaire. Décédé au Tablier le 3 novembre 1880, il est inhumé dans le cimetière de la commune.

     Voici la notice qui lui a été consacrée en 1881 dans le bulletin diocésain appelé "Semaine catholique du diocèse de Luçon" :

 M. l'abbé Augustin BLAISE, curé du Tablier.

 On vient de nous communiquer la notice suivante consacrée à la mémoire de M. l'abbé Blaise, curé du Tablier, décédé le 3 novembre dernier : 

M. Augustin Blaise naquit le 10 janvier 1805, aux Sables-d'Olonne, de parents peu favorisés des dons de la fortune, mais riches des dons plus précieux de la foi et de l'honnêteté. Son père Alexandre Blaise et sa mère Madeleine Roy étaient originaires de Palluau. Augustin fut leur neuvième et dernier enfant ; comme ses frères, il fut élevé dans l'amour et la crainte de Dieu.

 Placé de bonne heure à l'école, le jeune Augustin ne tarda pas à montrer des dispositions heureuses, qui laissèrent bientôt entrevoir une vocation sacerdotale.

 Confié à des maîtres particuliers, plus remplis de bonne volonté que de forte science, il fit aux Sables-d'Olonne ses premières études de latin. Mais un accident faillit alors tout compromettre. Comme il prenait ses ébats dans les chantiers de carénage, une pièce de bois à vives arêtes tomba d'un chevalet et lui broya l'index de la main droite. L'amputation fut jugée nécessaire, et le petit Augustin la supporta avec un courage extraordinaire dans un enfant de dix ans.

 Cet accident n'eut pas de suite grave ; la guérison se fit assez rapidement, et le jeune amputé en fut quitte pour une phalange de moins à l'index de la main droite.

 Le 10 du mois d'août 1817, il eut le bonheur de faire sa première communion dans l'église de Notre-Dame des Sables-d'Olonne, sous la direction de M. Vrignaud, alors curé de la paroisse. Il eut pour participants au banquet eucharistique plusieurs condisciples qui, plus tard, ont embrassé, comme lui, la carrière sacerdotale, tels que les abbés Rigolage, Ménager, qui ne sont plus de ce monde, Bugeon, Constant et Calixte Girard.

 Après deux ou trois ans employés à étudier le latin, sous la direction de M. l'abbé Fouin, l'un des vicaires de la ville, et en compagnie de trois autres élèves, ses condisciples, MM. Pitra, de la Chaume, Rigolage et Thireau, des Sables, M. Augustin Blaise fut admis au petit séminaire de Luçon, en 1821. Il fut trouvé capable d'entrer en quatrième, et M. l'abbé Dalin, qui n'était alors que minoré, fut son premier professeur.

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À la fin de l'année 1822, et lors de la rentrée des classes, le petit séminaire de Luçon fut transféré aux Sables, où on le voit encore aujourd'hui. C'est là que M. Augustin Blaise fit sans incidents ses classes de troisième, de seconde et de rhétorique, et qu'il eut successivement pour professeurs MM. Papin, Blandineau, Drouet ; il fit sa rhétorique sous M. Ferchaud, ancien archiprêtre de Fontenay. Ses succès littéraires, sans revêtir un éclat particulier, dénotèrent cependant dans le jeune rhétoricien tout ce qu'il fallait pour le placer à la hauteur de la sainte vocation à laquelle il aspirait. 

Aussi, avec quelle joie, à la fin des vacances, il prit le saint habit ecclésiastique ! Quelle sainte fierté s'empara de l'âme de sa pieuse mère, quand elle vit, pour la première fois, son fils venir occuper dans le chœur la place d'honneur réservée aux jeunes lévites du sanctuaire !

 Le jeune abbé, la joie au cœur, allait partir pour le grand séminaire de Luçon, se disposant au cours de philosophie, quand, sans s'y attendre, il reçut sa nomination de professeur au petit collège ecclésiastique de la Garnache, où était rendu comme supérieur et comme curé de la paroisse M. l'abbé Hervouet, précédemment supérieur aux Sables. 

Il lui fallut faire rebrousser chemin à ses effets déjà arrivés au grand séminaire, et malgré toute sa défiance en ses forces, se rendre au poste que ses supérieurs venaient de lui assigner. Pendant l'année scolaire 1825 — 1826, le jeune professeur se livra au travail de l'enseignement avec autant de dévouement que d'obéissance. On lui confia trois classes à professer : la sixième, la cinquième et la quatrième. Ce fut une année bien remplie, et pour tout salaire sait-on ce que le bon saint homme Hervouet, comme on l'appelait alors, et qui remplissait tout à la fois les fonctions de professeur, d'économe, de supérieur et de curé, donnait à ses jeunes collaborateurs?... Il les gratifiait d'une somme de 150 francs et d'une paire de souliers. 

Cependant ses condisciples de rhétorique prenaient sur lui les devants, et, quand ils commençaient leur cours de théologie, lui commença l'année suivante, à Luçon, sa philosophie. Grâce à son année de professorat et à sa mémoire facile, il avait acquis une grande facilité pour s'énoncer en latin. Mgr Soyer, qui aimait à présider les examens, en fut frappé, et, comme il en manifestait son étonnement, il entendit M. Dalin lui dire: « Monseigneur, Votre Grandeur oublie peut-être qu'elle a devant elle un professeur de quatrième. » 

Son professeur de philosophie fut M. l'abbé Michaud, qui n'était alors que diacre, et qui plus tard tut curé des Sables- d'Olonne. Il fut appelé à l'ordination de la Trinité, cette année là, et reçut la sainte tonsure le 9 juin 1827. De 1827 à 1828, M. l'abbé Blaise eut pour professeurs de théologie MM. Poirou et Dalin, nouvellement revenu de Saint-Sulpice,

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qui fut en même temps son professeur de dogme et le directeur de sa conscience. Il fut appelé aux ordres mineurs le 31 mai 1828, et au sous-diaconat, le 13 juin 1829. 

S'il faut s'en rapporter à quelques révélations intimes, il paraît que, durant les vacances qui suivirent son sous-diaconat, il eut à soutenir, de la part du démon, les plus violents combats. Il tomba dans une tristesse voisine du désespoir. Heureusement que sur son chemin il rencontra un ange consolateur dans la personne de M. Imbert, curé à cette époque de Notre-Dame des Sables. Sorti victorieux du combat, soutenu par les sages conseils du vénérable pasteur, aidé surtout de la grâce et de la protection de la très sainte Vierge, il reçut le diaconat le 19 décembre 1829, dans la chapelle particulière de Mgr Soyer, avec dispense d'interstices. C'est dans cette même chapelle que, l'année suivante, M. l'abbé Blaise reçut l'onction sacerdotale, le samedi des Quatre-Temps, 6 mars 1830, avec deux autres confrères, MM. les abbés Perdrieau et Verger. Il faut renoncer à décrire les sentiments de foi, d'abandon à Dieu, d'esprit de sacrifice qui débordèrent de la poitrine du jeune diacre étendu sur les dalles du sanctuaire. Ces sentiments se traduiront bientôt par le zèle d'apôtre qu'il montrera durant un demi-siècle. 

Après quelques jours de repos passés aux Sables et au sein de sa famille, l'abbé Blaise s'empressa de se rendre à Saint-Jean-de-Monts, occuper comme vicaire, le poste que la divine Providence venait de lui assigner. Il trouva, en y arrivant, un vénérable prêtre et père dans la personne de M. Bruneteau aîné, qui était curé là, depuis près de trente ans. L'abbé Crochet, mort depuis curé de Saint-Hilaire-de-Loulay, fut pour lui non seulement un aimable et pieux confrère, mais encore un ami et un guide sûr. Il eut aussi l'avantage de trouvera Saint-Jean-de-Monts, comme prêtre habitué et malade, M. l'abbé Vrignonneau, de douce et vénérée mémoire.

 Dans ces jours de troubles politiques de 1830 à 1833, la belle et grande paroisse de Saint-Jean-de-Monts avait le bonheur de posséder dans son pasteur un prêtre, dont la prudence et la paternelle bonté lui avaient gagné tous les cœurs. Ce fut aussi une providence pour tout ce marais, dans lequel régnait une effervescence facile à comprendre, après les événements de Juillet. L'abbé Blaise, quoique partageant, par tradition de famille, les convictions de fidélité au trône tombé, se montra, en toute circonstance, toujours calme et réservé. Il aima à marcher sur les traces dé son digne et vénérable curé, dont la prudente réserve fut louée de tous, et un peu plus tard, récompensée même par les adversaires de ses croyances politiques.

 M. l'abbé Blaise, profitant des sages conseils de son digne curé, de la science de M. l'abbé Vrignonneau, des bons exemples de son confrère, mit au service de l'église une

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activité sans bornes et une popularité de bon aloi. Doué d'une santé vigoureuse, d'un abord facile, il avait su acquérir, dès te commencement, par ses relations pleines de cordialité, la sympathie de tous. A cette époque le jeune vicaire avait une bonne voix, il aimait à chanter au lutrin et surtout à l'autel. L'un de ses passe-temps était de chanter avec des jeunes gens les psaumes et les hymnes de la sainte liturgie. Mais son occupation favorite, même au milieu des soins du ministère, était de donner des leçons de latin à de jeunes enfants. L'un d'eux qui lui conserva une impérissable et toute filiale reconnaissance, commencera la liste des nombreux prêtres qui, en des postes divers, travaillent avec honneur au bien de la religion dans le diocèse. 

Ce fut au milieu des soins de son laborieux ministère que M. l'abbé Blaise fut appelé par Mgr Soyer à la cure de Grues et de Saint-Denys-du-Payré. Malgré les instances de M. le curé de Saint-Jean-de-Monts et de M. Vrignonneau pour garder auprès d'eux un confrère qui leur était d'un puissant secours, à cause de sa forte santé et surtout à cause de son zèle, l'abbé Blaise dut les quitter. Mais au lieu de l'envoyer à Grues, l'administration le nomma curé du Tablier. La sainte volonté de Dieu se manifestant de plus en plus, l'abbé Blaise, en prêtre qui ne connaît que l'obéissance, tourna son cœur vers sa nouvelle paroisse. 

L'abbé Thireau, était vicaire à Challans en même temps que l'abbé Blaise était vicaire à Saint-Jean-de-Monts. Le premier fut nommé à la cure de Saint-Vincent-sur-Graon dans ces mêmes jours. S'étant donné rendez-vous aux Sables, ils en partirent tous les deux le 27 juin 1832, se dirigeant vers leur paroisse respective. Les pieux habitants du Tablier, prévenus de l'arrivée de celui qui allait renouer la chaîne de leurs pasteurs brisée depuis quarante ans, se hâtèrent d'envoyer deux des notables au-devant de leur nouveau curé. Escorté de ses deux cavaliers d'honneur, M. Blaise fut reçu à l'entrée du bourg, où un feu de joie avait été spontanément dressé en signe d'heureux avènement. 


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 La paroisse du Tablier fut au comble de la joie de posséder enfin un pasteur des âmes, après en avoir été privée si longtemps. Elle était digne de cette faveur. En effet, et il est bon de rappeler des souvenirs qui resteront toujours à la gloire de ceux qui en furent les héros, chaque dimanche et fête les zélés habitants du Tablier se rendaient dans les paroisses voisines, pour assister au saint sacrifice de la messe. Le soir, à l'heure des vêpres, ils se réunissaient dans leur pauvre église qu'ils avaient soin d'entretenir de leur mieux, pour chanter les vêpres à deux chœurs, aussi régulièrement que l'absence d'un prêtre le pouvait permettre. Après le chant des vêpres, une pieuse femme récitait le chapelet. C'est au milieu d'une population si fidèle aux pratiques religieuses que M. l'abbé Blaise vint commencer son fécond et long ministère pastoral. 

Si tout n'était pas à créer, beaucoup de  à refaire. M. Blaise eut peu de souci de l'ordre matériel. Le soin des âmes lui sembla préférable et il s'y livra exclusivement.

 Comprenant toute l'étendue des devoirs d'un bon pasteur, il fit de la prédication, des catéchismes, de l'audition des confessions, de la visite des malades le point capital de ses occupations de chaque jour. Pendant longtemps non seulement il porta le poids du ministère pour sa paroisse, mais encore pour la paroisse de Chaillé, dont le pasteur était presque toujours malade. Il se faisait un bonheur de lui venir en aide. 

Au bout de quelques années, il fit venir des Sables-d'Olonne son père et sa mère qui ne pouvaient plus désormais, vu leur grand âge, trouver dans leur travail de quoi se suffire, et il les entoura jusqu'à leur dernier soupir des soins les plus affectueux. 

Les relations de M. le curé avec ses paroissiens étaient des plus intimes; il se montra toujours un vrai père au milieu de ses enfants ; il avait la mémoire des noms et personne ne connaissait mieux que lui la généalogie des diverses familles de sa paroisse, et même des paroisses voisines. Il avait particulièrement étudié celle de M. Morisson, qui avait épousé la fille de M. de Saint-Pal, ancien chef vendéen en 1793. Il visitait souvent ce bon vieillard si remarquable par son esprit de foi et de charité. C'est à cette pieuse famille que le Tablier doit son école religieuse de l'Union-Chrétienne. 

Apprendre les premiers éléments de latin à de jeunes enfants, pour en faire plus tard de dignes ministres du

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Seigneur, fut toujours l'œuvre des prédilections de M. le curé Blaise.

On possède la statistique exacte des enfants qu'il a préparés. Il a commencé le latin à trente-deux élèves ; sur ce nombre, douze sont parvenus au sacerdoce, tous vivant encore aujourd'hui et servant avec honneur dans la milice de la sainte Église. Huit appartiennent à la petite paroisse du Tablier.

 Celui qui sut si bien consacrer ses soins et ses veilles pour soutenir, augmenter même par des choix judicieusement étudiés la sainte tribu lévitique, ne pouvait manquer d'aimer tous les membres de cette même tribu à laquelle il se faisait une gloire et un bonheur d'appartenir. Il faisait plus qu'aimer ses confrères dans le sacerdoce, il les édifiait. Prêtre régulier dans tous ses exercices religieux, M. le curé du Tablier était devenu le directeur de tous ses confrères voisins. Sa direction était douce et solidement nourrie d'Écriture sainte et de l'Imitation de Jésus-Christ. Il se montrait fort exact à suivre les pieux exercices de la retraite ecclésiastique , à donner et à entendre le travail des conférences ; il aimait les petites réunions où l'aménité de son caractère, les saillies de son esprit le faisaient rechercher. Quand il lui arrivait de ne pouvoir répondre à une invitation, pour raison de ministère, il ne manquait jamais de s'excuser et souvent son excuse se tournait en un compliment dont sa muse faisait les frais.

Bien que placé dans une paroisse vraiment bonne, toujours pleine de respect, de dévouement, de vénération même pour le prêtre, M. le curé Blaise eut pourtant ses peines. Tout le monde sait que le chemin de la vie en est semé. Dieu, sans doute, permet qu'il en soit ainsi, pour rappeler au prêtre surtout que le serviteur ne doit pas espérer d'être mieux traité que le maître, et qu'après tout l'âme sort plus pure du milieu des souffrances, comme l'or du creuset.

 Au nombre des peines plus ou moins sensibles qu'eut à subir M. Blaise, comme curé du Tablier, fut la rencontre de quelques âmes qui ne résistèrent que trop longtemps à ses sollicitations de pasteur. Que de pas et de démarches, que d'avances faites, que de prières adressées au ciel pour ramener ces âmes à la pratique religieuse ! C'est dans ces circonstances qu'on voyait bien qu'il avait en lui un cœur d'apôtre.

 Les tristes événements de 1870 et 1871 l'impressionnèrent aussi très vivement. A la douleur de voir la France subir revers sur revers, il eut celle d'apprendre que plusieurs jeunes soldats, enfants de sa paroisse, mouraient autant du froid et des fatigues que frappés par l'ennemi, laissant après eux des parents inconsolables et dans la gêne. 

Dans ces dernières années, la santé de M. le curé Blaise, jusque-là forte et robuste, malgré quelques attaques de

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goutte dont il fut atteint de loin en loin, commença à s'altérer sensiblement. Il perdit sa voix ; les organes de la respiration ne fonctionnèrent plus aussi facilement, au point qu'il devint pénible de l'entendre chanter, tant se manifestait la fatigue qu'il devait éprouver. Quelques éblouissements lui firent craindre un moment une mort trop prompte. Il n'en fut rien heureusement et pendant plusieurs années encore, il put vaquer à tous ses devoirs de pasteur, aller aux malades la nuit, malgré ses 72 ans passés, chanter la grand'messe le dimanche à dix heures, prêcher, faire le catéchisme, entendre de nombreuses confessions aux approches de toutes les fêtes. Aucun de ces soins de son ministère ne fut négligé.

 Au commencement du mois de mars de cette année 1880, M. le curé du Tablier, voulant prendre son repos, fut atteint de violentes attaques de palpitations et de spasmes dans les régions du cœur. Force à lui fut de se lever et de passer le reste de la nuit dans un fauteuil. A partir de ce moment il lui fut impossible de se coucher. Toutefois il put descendre chaque matin à l'église dire la sainte messe et confesser. Mais bientôt tout travail lui devint très pénible.

 M. Blaise ne se fit point illusion, il vit bien que sa fin était prochaine. Il s'empressa de régler ses affaires de famille, ce qui ne fut pas d'une grande complication. Il est né, il a vécu, il est mort sans fortune.

 Le malade régla aussi les affaires de la fabrique , puis remit tout le soin de la paroisse entre les mains de M. l'abbé Carteau, vicaire de Saint-Florent. Ce dernier gouverna en effet la paroisse, sur l'ordre de ses supérieurs, ne prenant à peu près pour lui que le travail, sans cesser de considérer M. Blaise comme le curé titulaire du Tablier. Il était plus que convenable, il était juste que celui qui avait passé avec autant de zèle que d'abnégation plus des deux tiers de sa vie au service de ses paroissiens, finit ses jours parmi eux.

 A partir du mois de juin, le malade, bien que conservant pleinement toutes ses facultés, recevant avec plaisir toutes les personnes qui venaient le voir, et elles étaient nombreuses, conversant volontiers, donnant à l'occasion son mot pour rire, sembla pourtant ne vouloir s'appliquer qu'à un travail, celui de la prière. Jusqu'au dernier jour, il put continuer ses exercices de piété, faire ses prières habituelles, dire son bréviaire, réciter le rosaire. On peut dire de lui avec vérité que, cloué dans son fauteuil, à part les instants donnés au pansement de ses plaies, ses derniers jours furent une oraison continuelle. Pendant les trois ou quatre derniers mois de sa vie, il se faisait un devoir de recevoir la sainte communion chaque dimanche.

 Un moment ses amis crurent apercevoir une amélioration dans son état et voulaient l'en féliciter. Non, non, pas de compliment, je sais ce que je ressens, et ce que je

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 ressens m'annonce que je vais partir. A la grâce de Dieu ! Que sa sainte volonté soit faite ! 

Cette divine volonté ne tarda pas en effet à s'accomplir. Le lendemain du jour qui est celui des Morts pour l'Église entière, fut le jour de la mort de M. Blaise et le jour du deuil pour l'église de Sainte-Mélaine du Tablier. Vers les onze heures et demie du matin, le mardi 3 novembre, le malade dit d'une voix déjà à demi étouffée : 0 mon Dieu ! que je me sens mal au cœur et fatigué ! Ce furent ses dernières paroles, et son zélé coopérateur qui priait dans une chambre voisine, n'eut que le temps de lui donner l'absolution et une dernière onction, et la belle âme du bon pasteur retournait à son Créateur et juge miséricordieux. Tous ses bons paroissiens le pleurent comme un ami et un père.

 Oui, bons habitants du Tablier, pleurez dans M. Augustin Blaise, un pasteur vénéré, un ami constant, un père pour vous, toujours plein de sollicitude et de bonté. Puissiez- vous, puissions-nous tous dire avec autant de vérité que lui en mourant : « Bonum certamen certavi, cursum consummavi, fidem servavi. (2 Tim. ch. 4, v. 7.) J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé ma course, je suis toujours demeuré fidèle à mon Dieu. » 


mardi 21 septembre 2021

En 1901 au Tablier (Vendée), faut-il mieux croire le journal ou l'état civil ?

 

Extrait de l'Etoile de la Vendée. 23 juin 1901

 
        Le 13 juin 1901, François SIMONNEAU et son épouse, Rose CHARPENTREAU  avaient la douleur de perdre leur fille de 6 ans, Héloïse SIMONNEAU, dans les circonstances rappelées ci-dessus.

        Deux mois plus tôt, le 4 avril 1901,le frère de François, Jean SIMONNEAU et son épouse, Augustine MARTINEAU, avaient eux aussi perdu une enfant, leur fille Maria Fernande Jeanne SIMONNEAU âgée de six mois.

      Cet article de presse indique que François et Rose demeuraient à La Gerbaudière. En réalité, comme le précisent le recensement du Tablier de 1901 et les deux actes de décès des enfants, les deux couples de métayers habitaient à La Grignonière.

lundi 20 septembre 2021

Aux Assises pour un vol au Tablier (Vendée) en 1896


Extrait du journal " Le Libéral de la Vendée " du 24 janvier 1896

        " Pauvre fille " qui, déférée devant la Cour d'Assises de Vendée, écope, pour sa troisième condamnation, de quinze jours de prison à La Roche-sur-Yon.

dimanche 19 septembre 2021

1893. Cet habitant du Tablier (Vendée), pêchait-il avec une ou deux lignes flottantes ?

   

L'Yon à Piquet

    En période prohibée, " sur les bords fleuris de l'Yon " un pêcheur fut surpris, en 1893, par la maréchaussée.  Les comptes-rendus de l'audience du Tribunal Correctionnel indiquent, selon les   journaux, qu'il avait une ou deux lignes flottantes. Qui croire ? Le Messager de la Vendée ou Le Libéral de la Vendée ? 



Le Messager de la Vendée, édition du 21.05.1893



Le Libéral de la Vendée, édition du 21.05.1893


dimanche 12 septembre 2021

Missions catholiques au Tablier (Vendée) 1890-1936

  

Le Tablier. Clôture de la Mission de 1936 (Collection A. Angibaud)

     Les paroisses vendéennes ont régulièrement connu des moments de grande ferveur religieuse qu'ont été les Missions catholiques.

     Celles dont on a le souvenir au Tablier, entre 1890 et 1936, ont toutes été prêchées par des Pères Rédemptoristes qui ont toujours une maison aux Sables d'Olonne. Cette congrégation de droit pontifical, fondée en 1732 en Italie par St Alphonse de Liguori, a notamment pour but, par le moyen de missions populaires, d'évangéliser la population ou de raviver sa foi.


Les Sables d'Olonne. Chapelle des Rédemptoristes

     

     Le 11 octobre 1835, sans doute à la suite d'une mission, M. RIGOLAGE, professeur au petit séminaire de Rome, bénit une croix placée sur le chemin de Rosnay, " dans un angle placé un peu au- dessous du chemin qui conduit au village du Puy ".


Extrait du journal " Le Publicateur " du 16.02.1890

     En 1890, la mission a lieu du 16 février au 5 mars, dirigée par les RR PP Rédemptoristes DELABARRE et WILPOTE, envoyés par une généreuse donatrice de Paris et qui venaient de faire une autre mission à Beauvoir.  " Depuis très longtemps il n'y avait pas eu de mission au Tablier ". Un calvaire en bois est alors édifié à la sortie du Bourg, sur la route de Rosnay, " dans le même lieu que l'ancien". Il subsistera jusqu'en 1923.

    Voici le compte-rendu de cette mission qu'en fit " Le Publicateur " le 12 mars 1890 :

 

     En 1901, à l'occasion du Jubilé universel de l'Année Sainte 1900, prorogée, une mission est prêchée par les RR PP Rédemptoristes DEDRY (ou DIDRY), de Châteauroux, et HERVOUET, des Sables d'Olonne. Un calvaire est alors planté sur la route du Puy.

     En 1910, la mission se déroule du 9 au 30 octobre avec Auguste DELERUE et GOSSARD, tous deux devenus ex-Rédemptoristes compte tenu de la situation politique. Pour perpétuer le souvenir de cette Mission, une croix est plantée dans un coin de champ, sur la route de St Florent des Bois.

    En 1923, du 7 au 28 octobre, la Mission est prêchée par les Rédemptoristes LEMETTRE et HOSSARD. Le souvenir de cette mission est un calvaire en ciment élevé à la sortie du Bourg, sur la route de Rosnay, sur l'emplacement du calvaire en bois de la Mission de 1890

    En 1936, du 8 au 29 novembre, la Mission est dirigée par MM. ALPHONSE et COGREL, tous deux Rédemptoristes. Elle se termine par l'érection d'un calvaire à l'entrée du village de la Gerbaudière.

samedi 11 septembre 2021

L'église du Tablier (Vendée) dans la revue " L'Architecture pour Tous " en 1885

Deux des vues de l'église du Tablier parues dans la revue

     
     Au cours de l'année 1885, des vues et plans de la nouvelle église du Tablier, dessinés par l'architecte du département, M. Georges LOQUET, ont été publiés dans la revue " L'Architecture pour tous ". Trois pages leur sont consacrées dans le n° 102 ainsi que dans le n° 103, puis une page dans le n° 104.
 
     Si quelqu'un possède ces revues et acceptait de reproduire les dessins de cette église, nous pourrions remplacer les clichés ci-dessus par des photos de meilleur qualité. D'avance, merci.

vendredi 10 septembre 2021

Transactions de bestiaux par un seigneur du Tablier (Vendée) en 1772

      

Face arrière d'une tabatière ancienne 

     En 1772, le seigneur de la Girardière, sur la paroisse du Tablier, possédait au moins deux métairies : l'une située à La Noue, à moins d'un kilomètre de son logis, et l'autre à La Bretêche, sur la paroisse du Bourg-sous-La-Roche.

    C'est pour cette dernière qu'il acheta alors à Ecquebouille, faubourg du village de La Roche-sur-Yon, deux bœufs pour 270 livres et une vache moyennant 96 livres.

     A la même époque, il vendit aux Coux - ferme située au Bourg sous La Roche, deux bœufs pour 520 livres.  

mercredi 8 septembre 2021

M. l'abbé François GAUDIN, Chanoine de Luçon (Le Tablier - Vendée - 1842, Luçon 1931)

      

Abbé François GAUDIN, 1904-1905, Luçon, Institution Richelieu. 

     Les Archives de la Vendée, dans leur collection de faire-part (cote 2 Num 38 7),  possèdent celui du décès de l'Abbé François GAUDIN, originaire du Tablier et décédé à Luçon en 1931. Sur le site des AdV, dans le Dictionnaire du clergé vendéen, une notice rédigée par J. RIVIERE précise  notamment sa carrière ecclésiastique rappelée ci-après.

     François Henri Auguste GAUDIN est né au bourg du Tablier le 7 octobre 1842, second fils de Jean Baptiste GAUDIN (1810-1897), tisserand, et de Marie Rose NEAU (1814-1878).  Acte de naissance, vue 356/375.

     En même temps que son cousin, Pierre Florent GUILLET, lui aussi natif du Tablier, il est ordonné prêtre le 21 décembre 1867. Il est tout d'abord vicaire aux Lucs-sur-Boulogne en janvier 1868, puis au Poiré-sur-Vie à compter du 10 mars 1873 (ou 1872 ?).

     " Dans des conditions particulières ", il entre en octobre 1878 dans l'enseignement  à Fontenay-le-Comte, à l'Institution Saint-Joseph à peine fondée, fonction qu'il occupera également, à partir d'octobre 1886, à Luçon, à l'Institution Richelieu, comme professeur de philosophie en remplacement de l'abbé GAUTREAU.

     En 1910, il cesse son enseignement et vit retiré à Luçon. Le 19 octobre 1914, il est nommé Chanoine titulaire de l'Eglise Cathédrale de Luçon, puis Chanoine Honoraire.

     Il décède à Luçon le 2 août 1931, vers 9 h du matin, dans sa modeste maison de la rue des Sables qu'il occupait depuis 21 ans. Il est inhumé dans le cimetière du Tablier le lendemain 3 août 1931.

     Une belle et longue notice nécrologique lui a été consacrée dans " La voix de la Vendée " du 9 août 1931. 

     Une généalogie ascendante de ce chanoine figure sur Geneanet (Généalogie de Xavier BESSON).


           



vendredi 3 septembre 2021

1852. Le Tablier (Vendée) souscrit à l'érection d'une statue de Napoléon 1er

     Le 30 septembre 1852, le conseil municipal de la commune du Tablier (Vendée) se réunit sous la présidence de son maire, M. GAUVERIT. 

Sont présents, M.M. François BROCHET, Pierre BROCHET, Alexis PERCOT, Pierre PERCOT, Pierre CAILLAUD, Jean AMIAUD, Pierre BRECHOTTEAU, DELAVEAU et Pierre BOUREAU. L'acte porte les signatures suivantes : BOURREAU, Pierre CAILLAUD, Pierre PERCOT, PERCOT, Jean AMIAUD et GAUVERIT. Par inadvertance sans doute, il est indiqué que PILLET (Joseph, membre du conseil mais qui est absent) n'a pas signé la délibération.

Le conseil, comme tous les autres du département, a été invité par une lettre du préfet en date du 18eptembre à participer à la souscription  destinée à " l'érection d'une statue équestre en bronze à la mémoire de l'empereur Napoléon, sur la place principale de la ville qui porte son nom ".

Après délibération, le conseil a voté une somme de  15 francs " à prendre sur les fonds disponibles portés au budget de 1852 ".

(Archives de la Vendée. Délibérations municipales du Tablier. AC 285 3, vue 43/74)

A noter que " La Bouillaïe des Ancêtres ", revue du Cercle Généalogique Vendéen, a publié dans son numéro 162 (2ème trimestre 2021) un article de Mme Christine DELAVAUD intitulé " La statue équestre de Napoléon 1er à La Roche-sur-Yon à travers les délibérations communales ").


     Le Tablier fut donc l'une des 216 communes du département (sur 296) à avoir répondu favorablement aux sollicitations du préfet. Mais parmi les fonctionnaires enseignants relevant du recteur de la Vendée, M. CASSIN, il semble qu'un seul ait refusé de verser sa participation obligatoire à la réalisation de cette statue.

     Il s'agit de M. COUSSEAU, ancien séminariste, instituteur primaire de la commune du Tablier qui, peut-être mal conseillé par son hôte, l'abbé BLAISE, curé de la paroisse, eut maille à partir avec sa hiérarchie à la fin de l'année 1852 comme le montre la correspondance échangée entre l'évêché et la paroisse du Tablier conservée aux Archives  historiques du diocèse de Luçon sous la cote SM285/1 (en ligne sur le site des AdV),