vendredi 16 avril 2021

Les allemands au Tablier (Vendée) en juin 1940


La Vendée. Guide à l'usage des soldats allemands.
 Publié dès septembre 1940 sous la plume d'Emile Boulling
 

     La signature de l'armistice du 22 juin 1940 n'est connue au Tablier que le 24, en soirée. Dans la journée, les habitants ont su que des " masses d'éléments motorisés allemands " venues de La Roche-sur-Yon et se dirigeant sans doute vers les Charentes, étaient passées à Saint-Florent-des-Bois.

    Le lendemain, 25 juin, jour d'entrée en vigueur du cessez-le-feu, le maire du Tablier, reçoit du commandement allemand l'ordre de préparer immédiatement le logement de 300 hommes de troupe. La petite administration municipale est en pleine effervescence. Les classes sont débarrassées de leur mobilier. Des chambres et des lits sont retenues dans le bourg, partout où l'on peut en trouver.

    Les soldats arrivent dans la soirée mais n'utilisent aucun des logements préparés. Ils campent avec tout leur matériel et leur équipage, les uns aux abords du lieu-dit Le Fonteniou, sur la commune de Saint-Florent-des-Bois, les autres aux abords du bourg du Tablier, dans le champ qui s'étend de " la maison DOUSSAIN " jusqu'au calvaire, sur la route de Rosnay et qui relève de la métairie dont Auguste CHARPENTREAU est le fermier. La troupe réquisitionne des vivres qu'elle paie, ce qu'elle ne fait pas  pour le fourrage.

    Deux jours plus tard, le 27 juin, Le Tablier passe à l'heure allemande. L'horloge de l'église et les réveils des habitants sont avancés d'une heure. La circulation devient interdite sur la voir publique après 21 heures alors qu'au soleil il n'est que 19 heures. Un piquet de soldats, baïonnette au canon, fait plus tard une ronde dans le bourg pour s'assurer du respect de cette consigne ainsi que celle donnée de fermer toutes les portes et d'obturer les fenêtres pour empêcher la lumière d'être vue de l'extérieur.

    Les journaux ne sont plus distribués et les nouvelles, vraies ou fausses, sont légion.

    Le lundi 1er juillet, les écoles de la commune, fermées depuis le 15 juin, sont réouvertes à l'invitation des autorités allemandes.

    Le lendemain, mardi 2 juillet, le détachement cantonné au Tablier et au Fonteniou lève le camp mais les ordres relatifs à l'heure et à la circulation restent en vigueur. D'ailleurs, presque chaque jour, des patrouilles allemandes passent au Tablier, sans doute pour s'assurer du bon respect des interdictions.

    Pendant ce temps, à Saint-Florent-des-Bois où les soldats continuent à habiter chez l'habitant, le passage des convois militaires est continu.

    

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